Salut à tous,

Nous profitons de nos vacances pour vous adresser quelques nouvelles. Non, vous ne rêvez pas, vous avez bien lu « vacances ». Eh oui, depuis le 19 décembre, pas un seul coup de pédales sur vélo chargé. Nous faisons une pause dans la maison des parents de Maria, une amie rencontrée dans le Nord de la Sardaigne. Trois chambres, une grande pièce commune avec une cheminée, un grand terrain où poussent oliviers, orangers, clémentiniers, citronniers… Le rêve pour nous qui avions besoin d’être sédentaires quelque temps, après quatre mois de nomadisme. C’est la pleine période de récolte des oranges. La grippe ne risque pas de nous tomber dessus, tellement nous sommes chargés à bloc de vitamine C. Heureusement que nous ne subissons pas de contrôle anti-dopage !

Revenons quelques semaines en arrière, fin novembre par exemple. Après un mois enchanteur en Andalousie, nous remontons d’un coup (train) vers le centre de l’Espagne, où nous faisons un pause « scolaire » d’une semaine chez Ana et Juanpa, qui nous avaient déjà hébergés en septembre. Puis, d’un  autre coup de train, nous arrivons à  Barcelone où, le temps d’un week-end nous retrouvons trois familles d’amis, pour trinquer de nombreuses fois à l’amitié, visiter Barcelone et faire trempette dans la mer.



Le 7 décembre, nous prenons le bateau pour Porto-Torres, dans le nord de la Sardaigne. Nos langues et nos oreilles doivent oublier pour un temps l’espagnol et s’habituer à l’italien. Côté météo, tout va bien, mais l’île nous semble bien verte. Un vrai coin d’Irlande posé en Méditerranée… Il doit bien pleuvoir de temps en temps pour que l’herbe pousse autant !


Première pause de trois jours chez Maria, Flavio, Isabella et Eleonora, que nous avons connus grâce à Sara, ancienne stagiaire à l’Inra de Toulouse.


Première gelée blanche sur les tentes, mais la nuit suivante nous dormons  chez eux, bien au chaud. Nous passons des moments très chaleureux chez nos hôtes. Ils nous expliquent la Sardaigne, son histoire et sa situation présente. Grosses déconnades aussi.. C’est la première fois que nous sommes invités dans une famille et c’est génial. Ils nous donnent nos premiers mots d’italiens, nos premiers repères, nous conseillent sur l’itinéraire. Grâce à eux, nous partons à l’ « assaut » de la Sardaigne dans les meilleures conditions possibles mais il nous est difficile de les quitter. Grâce à Flavio, nous avons maintenant un superbe écriteau « Bambini in Giro d’Europa » qui trône à l’arrière du vélo de Laurence.



Nous longeons la côte ouest de l’île avec, juste au sud d’Alghero, une route côtière superbe, entre mer et pâturages à brebis. Les côtes sont nombreuses et les pourcentages parfois élevés, c’est le prix à payer pour profiter du paysage.








Après trois jours de montagne, nous retrouvons (avec soulagement pour certains) la plaine. Nous passons deux nuits dans des maisons en cours de construction, puis nous sommes heureux de trouver une vraie maison, à Terralba. Les policiers de la ville ne nous trouvaient pas d’hébergement, mais Giovanni est arrivé dans leur bureau. Il nous avait vus sur la route et a remué ciel et terre pour nous trouver un toit, dans l’ancienne maison du gardien de la coopérative vinicole du village. Celle-ci se trouve d’ailleurs tout près d’un marchand de vélo sympa chez qui nous achetons quelques accessoires et avons accès à internet.



Le lendemain, il pleut et nous prolongeons notre séjour, bien heureux d’avoir un toit sur nos têtes. Merci Giovanni ! On est à chaque fois touchés par la bonté des gens qui cherchent à nous être agréables. On fait souvent la comparaison avec la France, et on se demande si un cycliste étranger y aurait le même accueil !

Le beau temps revient vite, avec en prime un vent du nord soutenu qui nous pousse vers Cagliari où nous posons avec joie vélos et sacoches.




Nous savons que nous manquons les plus belles régions de l’île, celles qui sont dans les montagnes, mais nous sommes vraiment trop chargés pour nous y aventurer, au risque d’une démoralisation de certains membres de l’équipe ! D’ailleurs, nous sommes en train de revoir notre itinéraire sicilien, car nous nous méfions beaucoup de son relief capricieux.

Après quatre à cinq jours de vraies vacances, les enfants (et les parents) reprennent la route de l’école. Pas toujours facile de mettre notre petit monde au travail, mais ils savent que dès début janvier, ils remettront les cahiers dans les sacoches…

Le 24 décembre, nous retrouvons avec joie Maria, Flavio et leurs filles à Cagliari où nous passons un moment dans les rues illuminées par les décorations de Noël. Comme il fait trop chaud pour rentrer dans un bar et prendre un chocolat chaud, nous nous régalons tous de « gelatti ». Pendant ce temps, nous apprenons qu’il a fait –24° en Bourgogne. On est vraiment bien ici !!!

Le 25 décembre, chacun ouvre ses cadeaux (on est toujours en période de décroisssance et le tas de cadeaux n’est pas énorme). L’orange promise à chacun est bien là, et les parents radins n’ont même pas eu à les acheter ! Puis nous passons l’après-midi dans l’orangeraie. Laurence et les enfants ramassent les oranges tombées et Pascal fauche autour des arbres. Nous ramassons aussi les palmes tombées des palmiers. Elles feront de la braise de grande qualité pour griller la viande.


Vous voyez, ce n’est plus la grande aventure. Nous prenons plaisir aux choses simples : jardiner, couper du bois, faire du feu, griller des châtaignes. Nous profitons d’une grande maison rien que pour nous. La famille de Maria, sa sœur Giusy et Emilio son mari, son frère Cesare, son père, nous rendent visite régulièrement, nous apportant à chaque fois du vin, des panettoni, des petits gâteaux sardes, du chocolat. C’est le monde à l’envers : on loge chez eux et ils nous font des cadeaux ! C’est un vrai plaisir de les entendre parler et de les comprendre. On tombe tous amoureux de la langue italienne, même si elle n’est pas toujours facile à parler. Clara est dans les meilleures conditions pour sa première année d’italien au lycée.

Nous avons repris les vélos, sans sacoches, pour aller voir les flamants roses dans les lagunes tout près d’ici. Pascal est allé faire une balade dans les montagnes toutes proches, pour visiter la ferme de Monika et Emanuele à Masainas. Des montagnes qui ressemblent fort à nos chères Cévennes.

 

Finalement, le 3 janvier, nous sautons dans le bateau pour nous rendre en Sicile. On espère tous que les routes auront des pourcentages raisonnables. Les enfants sont déçus : la traversée a été calme et leur mère n’a pas vomi. De Trapani, nous partons pour Agrigento. La suite de nos aventures au prochain numéro…

 

Bonne année à tous. Merci pour tous vos messages. Impossible de répondre à tous, mais sachez que nous apprécions tous vos petits mots. Continuez de les envoyer !!!