Décidément, la région Puglia a tout fait pour nous retenir. Nous sommes finalement partis pour la Grèce, mais revenons d'abord sur nos derniers temps dans le talon de la botte.

 

A Speziale de Fasano, nous rencontrons Donato et Donato, le neveu et l'oncle qui tiennent d'ailleurs l'épicerie- bureau de tabac-presse "D&D". Le premier Donato nous prête sa 4L flambant neuve pour aller admirer les trulli d'Alberobello. Depuis le temps que les enfants rêvaient de rouler dans une 4L , il faut venir en Italie pour réaliser leur rêve! Les trulli sont des maisons au toit pointu construites uniquement en pierre. Impressionnant de voir ce troupeau de maisons pointues rassemblées au coeur de la ville!

"Donato I" nous emmène chez lui (7 dans la 4L, qui dit mieux?) pour nous montrer sa collection de vieilles Vespa (la plus vieille est de 1952). Allez, autre grand jeu-concours: quel jour est sortie la première Vespa? Une carte de Grèce à la clé! Deuxième carte pour celle ou celui qui nous dit d'où vient le nom Vespa... (Deux gagnants différents bien entendu, pas de cumul des cartes!)

C'est surtout sa vieille Pigetta (ou Ape-car, "voiture-abeille") qui nous a plu. "Elle est trop mignonne!" dirent les enfants, alors que Laurence serait bien rentrée en France avec, si l'Ape avait bien voulu démarrer ( il faut dire qu'elle a l'âge de Laurence !!...). Donato I nous a proposé, à notre prochain passage, quand la mer sera plus chaude, d'aller tous à la plage sur ses vieilles Vespa. Chevauchée fantastique en vue...

Quant au deuxième Donato, il est aux petits soins pour nous: il nous porte à domicile des Panzerotti, chaussons chauds garnis de sauce tomate et mozarella fondante. Hum, ché buono! Il nous invite chez lui, nous propose sa connexion internet, nous paie des coups à boire, nous branche la télé du bar sur la RAI 3 (eh, c'est Milan-San Remo!). Il a travaillé plusieurs années dans la haute couture, au Nord de l'Italie. Longues discussions qui nous permettent de mieux comprendre son pays. Vita, qui travaille aussi à l'épicerie, emmène les enfants à la plage pour leur offrir des glaces. Elle adore parler le français, qu'elle crie au volant de sa Fiat 126 (les enfants adorent les vieilles petites Fiat!).

Ici, le samedi qui suit la Saint-Joseph (c'est la fête des pères en Italie), on fait un grand feu d'olivier et on grille des saucisses. On est invités et tout le monde veut parler à ces Français bizarres sur leurs vélos. Giovanni, le jeune curé du village, après nous avoir longuement questionnés, met un point d'honneur à nous présenter à ses paroissiens. Il nous invite même à venir à la messe du lendemain, puis de prendre la "collazione" ensemble. Le petit-déj' étant sacré dans la famille, nous allons donc à la messe (allez, Gilbertine, aux munitions!).Là, gloire suprême, Giovanni parle de nous dans son prêche! A la sortie, nous sommes les gloires locales, d'autant plus que nous sommes dans "La Gazzetta del Mezzogiorno" ce matin. Les clients matinaux du bistrot où la collazione nous attend nous branchent, évidemment. Ah, ces petits gâteaux à la crème avec le café italien, on fera 2 000 km pour les retrouver.

Quant à Marco, qui nous prête sa maison il vient de temps en temps dîner avec nous, et c'est un plaisir de l'entendre parler de son pays qu'il aime . On sent qu'il a plein de projets notamment celui de faire revivre cette masseria (ferme), qui n'est pas complètement à l'abandon grâce à son oncle. Il a ses deux platines dans la chambre des garçons et il fait le DJ rien que pour nous. Lui aussi aime le vélo et a déjà prévu de faire le tour de la Puglia en cyclo-camping dès que prévu. Il ne lui reste plus qu'à convaincre Alma, sa "fidanzata" de le suivre.

Laurence aura la chance d'avoir un bon accueil pour visiter les deux fromageries du village. Elle ne sait pas tout de la Mozzarella ni  de la Ricotta mais ça change de ce qu'elle fait à Sost.

Nous quittons finalement Speziale, où nous avons passé dix jours au lieu des deux prévus au départ! Allez donc respecter un tableau de marche, quand les gens sont si gentils...

 

Nous passons au milieu des oliviers centenaires (voire millénaires pour certains), tous plus tortueux les uns que les autres. Parfois, des murs soutiennent leurs branches. Paysage fabuleux, simple et émouvant.

 

Nous arrivons à Mesagne, où, grâce à la fameuse Banca Etica, nous avons pris contact avec des jeunes pas ordinaires. Ils ont créé une association "Terres des Pouilles-Libera Terra", qui produit du vin, du blé, des légumes sur des terres confisquées à la mafia. Un travail pas forcément de tout repos car la mafia est encore là, et ne les aime pas vraiment forcément. Menaces et dégradation de la voiture existent, mais ils continuent. Chiara et Ivano nous accueillent avec énormément de gentillesse. Pascal va visiter la somptueuse villa du parrain (non, Bernard, ne te sens pas visé!), construite au milieu de la propriété, et possédant une terrasse assez élevée pour qu'il puisse surveiller tout ce qui se passait sur ses terres! Avant qu'on la lui confisque, il a enlevé la robinetterie (on dit qu'elle était en or), ainsi que toutes les portes, sans doute en bois précieux. Quant au jacuzzi, il a été massacré. Après travaux, cette villa servira à héberger les jeunes qui viennent des quatre coins du monde pour y travailler en été. Clara a d'ailleurs réservé sa place pour l'année prochaine... Chiara s'occupe aussi du théâtre de la ville, qu'elle nous fait visiter, après la représentation de La Locandiera de Goldoni, le Molière italien.

Pendant tout notre séjour à Mesagne, nous logeons chez Marica et Ugo, qui ont un centre équestre. Nous laissons même les tentes pour aller dans leur Bed and Breakfast qui est vide et finissons chez eux quand le B&B est occupé . Nous rencontrons aussi la famille Ostuni, des gens adorables qui travaillent aussi avec leurs propres chevaux dans le centre d'Ugo . Ils donnent des cours et font de l'équi-thérapie avec des handicapés. Mais allez voir dans les pages de Joachim et Maël, ils en parlent mieux que nous. Pas un jour où ne nous soyons invités à manger chez les uns ou les autres, avec moultes rigolades. Avant qu'on parte, ils nous font tous la surprise d'organiser une fête (une trentaine de personnes, rien que ça) bien arrosée...

Allez, une troisième carte postale à gagner: comment s'appelle le nouveau maire de Mesagne, élu tout récemment? (les 28 et 29 mars, car en Italie, on vote toujours le dimanche et le lundi). Bien sûr, les gens de la Puglia peuvent jouer et gagner une carte postale de Grèce! Forza Puglia!

 

Que ce fut difficile de la quitter, cette région et tous ces gens géniaux! Heureusement, Brindisi n'était pas loin et un bateau nous y attendait pour nous emmener à Patras. Et il est sûr que nous reviendrons!

Pas de liaison internet assez rapide aujourd'hui pour vous envoyer des photos. Vous devrez donc revenir un peu plus tard!

Ah, j'oubliais: on vous souhaite à tous:

KALO  PASXA