Nous voilà à Mesagne (près de Brindisi) dans un centre d'équitation, chez Marica et Ugo, où tout le monde est super sympa. En une semaine, on n'a pas mangé une seule fois tout seuls (ce qui est très agréable, reposant et intéressant). Un de leurs amis, Bruno, père de famille, est passionné de chevaux et aussi "machinista" (chauffeur de trains). Il nous adore (et nous aussi) et c'est d'ailleurs pour ça qu'il nous a proposé d'aller avec lui dans la locomotive pendant une matinée, partant de Brindisi jusqu'à Taranto en passant par Bari.

Le lendemain, on se réveille donc à trois heures (pour aller au collège, je n'aurais jamais fait ça!, mais pour conduire un train, OK, va bene!). Après avoir mis cinq secondes à sortir du lit, nous voilà dans la voiture (Bruno, Joachim et moi). Après m'être endormi cinq ou six fois, la tête et les paupières lourdes, j'aperçus, de mes yeux fatigués, quatre chiffres séparés en deux parts égales par deux points --> 03:38 !

Après avoir fait les Italiens, c'est à dire traversé tous les rails à pied, on arrive enfin dans le train, peu avant notre copilote. Celui-ci a d'ailleurs dormi pendant la moitié du trajet alors que nous conduisions à sa place, avec l'aide de Bruno au début, puis tous seuls comme des grands!

Avant, chaque fois que je prenais le train, j'allais devant pour voir le conducteur conduire et les rails qui défilent à toute vitesse... Tout ça me donnait envie d'y être et cette fois c'est moi qui conduis et qui fait même ralentir le train quand le paysage est beau. Mais heureusement que c'était un train que je conduisais et pas une voiture, moto ou vélo, parce qu'avec toutes les fois que je me suis endormi devant les manettes, je n'aurais jamais pu vous raconter cette promenade en locomotive. Une fois arrivés à Bari, il nous a offert un café italien au bar, un centimètre seulement au fond de la tasse, certes, mais qui m'a vraiment bien réveillé. Je m'en souviendrai toute ma vie de ce café avec Bruno. Et c'est reparti pour la conduite, de jour cette fois-ci, ce qui est plus reposant et moins "endormissant". Question vitesse, c'est assez amusant d'aller à 120 km/h (presque le double de mon record à vélo, qui est de 68 km/h). Dans ces nouvelles locomotives, il suffit juste de programmer la vitesse à laquelle on veut aller et après, ça avance tout seul, sauf le freinage, ce qui est normal! 

Bruno est une personne exceptionnelle (non, Alice, pas ce genre de personnes, une vraie). Il m'a fait connaître son métier et sa passion, il est super sympa, drôle. J'ai passé pas mal de moments avec lui et ça m'a donné envie de rester ou plutôt de revenir l'an prochain (ce qui est presque sûr). Il a une femme, Lucia et quatre fils déjà grands qui ont tous cette passion pour les chevaux. Ils sont tous super sympas, accueillants et affectueux.